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Liban: à Baalbek, le temps des retrouvailles et des condoléances à la suite des bombardements israéliens

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Au Liban, c'est le temps de la tristesse après l’offensive israélienne. Une trêve est entrée en vigueur mercredi 27 novembre entre l’État hébreu et le Hezbollah. Depuis, les habitants des zones les plus ciblées reviennent chez eux. À Baalbek, ces retours sont aussi le temps des condoléances, plus de 900 personnes ont été tuées dans le gouvernorat.

De notre envoyée spéciale à Baalbek,

Fatima porte le noir et les larmes coulent sur son visage. Son mari, Bilal Raad, chef à Baalbek de la Défense civile, les secouristes de l’État, a été tué dans une frappe israélienne durant la guerre. « Je pleure sur Bilal. Je pleure, et chaque jour, je pense à tous ceux qui sont morts. Personne n’oublie, affirme-t-elle. Les blessés le resteront à vie. Baalbek a payé un prix très élevé. Il y a eu plus d’attention sur les pierres du site romain, comme si c’était plus important. Personne n’a mis en lumière les massacres. »

À lire aussiAu Liban, l'avenir du Hezbollah en question

« C’est une guerre, c’est l’ennemi israélien qui bombarde de manière aléatoire »

Sur la place du célèbre site romain de Baalbek, Ahmad Haydar vient de rouvrir son café. Il faisait des allers-retours dans la ville pendant le conflit. Il la retrouve aujourd’hui traumatisée. « La ville n’est pas seulement triste. Quand je venais ici pendant la guerre, ce qui était terrifiant était le silence, témoigne-t-il. On ne voyait personne, c’était choquant. Je venais ici, j’achetais de la nourriture au supermarché pour la donner à ceux qui étaient restés et n’avaient pas d’aide : de la nourriture, de l’huile. Baalbek est une petite ville, tout le monde se connaît. Tout le monde va être occupé à présenter et recevoir des condoléances, car beaucoup de gens sont morts. »

Des condoléances, le docteur Ghassan s’apprête à y participer. Lui a soigné à l’hôpital durant la guerre. « Il y a eu de nombreux martyrs, de nombreux civils tués, qui n’y étaient pour rien, s'indigne-t-il. Il n’y a rien à chercher et à comprendre à ce sujet. C’est une guerre, c’est l’ennemi israélien qui bombarde de manière aléatoire. »

À lire aussiLiban: les violations israéliennes de l'accord de cessez-le-feu fragilisent davantage la trêve

« Ce que nous avons vécu, nous ne l’avions pas vécu pendant la guerre de 2006 »

Dans la ville, les habitants se saluent avec affection, heureux de se retrouver vivants après des semaines de peur. Mais pour Fatima, malgré la présence de ses proches, la solitude commence : « En fin de compte, on se retrouve seul. Tout le monde dit : "Je suis à tes côtés", mais chacun a ses occupations. On passe un coup de fil pour prendre des nouvelles, mais la douleur ne part pas. Nous allons avoir besoin de temps pour nous remettre psychologiquement. Ce que nous avons vécu, nous ne l’avions pas vécu pendant la guerre de 2006. »

Personne, dit Fatima, ne ramènera les morts. Mais à Baalbek, qui se sent négligée depuis longtemps, on espère des gestes pour faire face à la désolation laissée par la guerre. « Les gens ici ont besoin d’argent pour la reconstruction, bien sûr. À ce stade, ils ont vraiment besoin de mazout pour se chauffer, car il fait très froid, insiste Ahmad Haydar. Pour ceux qui ont perdu leur maison, ils ont besoin d’abris. Et surtout, de mazout. »

À lire aussiLiban: les réfugiés syriens de Baalbek rattrapés par la guerre

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De notre envoyée spéciale à Baalbek,

Fatima porte le noir et les larmes coulent sur son visage. Son mari, Bilal Raad, chef à Baalbek de la Défense civile, les secouristes de l’État, a été tué dans une frappe israélienne durant la guerre. « Je pleure sur Bilal. Je pleure, et chaque jour, je pense à tous ceux qui sont morts. Personne n’oublie, affirme-t-elle. Les blessés le resteront à vie. Baalbek a payé un prix très élevé. Il y a eu plus d’attention sur les pierres du site romain, comme si c’était plus important. Personne n’a mis en lumière les massacres. »

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« C’est une guerre, c’est l’ennemi israélien qui bombarde de manière aléatoire »

Sur la place du célèbre site romain de Baalbek, Ahmad Haydar vient de rouvrir son café. Il faisait des allers-retours dans la ville pendant le conflit. Il la retrouve aujourd’hui traumatisée. « La ville n’est pas seulement triste. Quand je venais ici pendant la guerre, ce qui était terrifiant était le silence, témoigne-t-il. On ne voyait personne, c’était choquant. Je venais ici, j’achetais de la nourriture au supermarché pour la donner à ceux qui étaient restés et n’avaient pas d’aide : de la nourriture, de l’huile. Baalbek est une petite ville, tout le monde se connaît. Tout le monde va être occupé à présenter et recevoir des condoléances, car beaucoup de gens sont morts. »

Des condoléances, le docteur Ghassan s’apprête à y participer. Lui a soigné à l’hôpital durant la guerre. « Il y a eu de nombreux martyrs, de nombreux civils tués, qui n’y étaient pour rien, s'indigne-t-il. Il n’y a rien à chercher et à comprendre à ce sujet. C’est une guerre, c’est l’ennemi israélien qui bombarde de manière aléatoire. »

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« Ce que nous avons vécu, nous ne l’avions pas vécu pendant la guerre de 2006 »

Dans la ville, les habitants se saluent avec affection, heureux de se retrouver vivants après des semaines de peur. Mais pour Fatima, malgré la présence de ses proches, la solitude commence : « En fin de compte, on se retrouve seul. Tout le monde dit : "Je suis à tes côtés", mais chacun a ses occupations. On passe un coup de fil pour prendre des nouvelles, mais la douleur ne part pas. Nous allons avoir besoin de temps pour nous remettre psychologiquement. Ce que nous avons vécu, nous ne l’avions pas vécu pendant la guerre de 2006. »

Personne, dit Fatima, ne ramènera les morts. Mais à Baalbek, qui se sent négligée depuis longtemps, on espère des gestes pour faire face à la désolation laissée par la guerre. « Les gens ici ont besoin d’argent pour la reconstruction, bien sûr. À ce stade, ils ont vraiment besoin de mazout pour se chauffer, car il fait très froid, insiste Ahmad Haydar. Pour ceux qui ont perdu leur maison, ils ont besoin d’abris. Et surtout, de mazout. »

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