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Tsunami de 2004: 20 ans après, sur l'île thaïlandaise de Koh Phi Phi, le traumatisme demeure
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Il y a deux décennies, au lendemain de Noël, un tsunami a touché de plein fouet l'archipel de Koh Phi Phi, dans la province de Krabi, au sud de la Thaïlande. Dans le royaume qui a recensé plus de 5 000 morts, la douleur des locaux, qui ont survécu et perdu des proches, est encore là. Certains survivants s'inquiètent, par ailleurs, du tourisme effréné qui frappe l’île aujourd’hui, trop reconstruite à leurs goûts.
De notre correspondant en Thaïlande,
Sur un bateau transportant des touristes en direction de Koh Phi Phi, seuls les Thaïlandais, culturellement superstitieux, enfilent un gilet de sauvetage. Dans cet archipel touristique du sud de la Thaïlande, dévasté il y a 20 ans par le pire tsunami du XXIe siècle, les traumatismes persistent.
À l'intérieur d'une cabane en bois perchée sur le point culminant de l'île, loin de la mer, Pin vend du jus de coco aux touristes venus admirer la vue. « Je travaille là parce que j'ai toujours peur du tsunami, on ne sait jamais ce qui peut arriver. En bas, je ne me sens pas en sécurité », confie-t-elle.
Le 26 décembre 2004, sa petite sœur, qui n'avait pas encore 20 ans, fut emportée par les vagues. « Chaque jour, elle me manque », répète Pin.
À lire aussiTriste jour pour l'Asie, dix ans après le tsunami dévastateur de 2004
Le tsunami toujours dans les mémoires des locaux
Sur une plage bondée de Koh Phi Phi, Suwat, un survivant, se souvient d'une scène : « Quand la mer s'est retirée, une Japonaise a hurlé "Tsunami ! Tsunami !" Peu de gens l'ont prise au sérieux, car ici, contrairement aux Japonais, on ne savait pas ce que cela voulait dire. » Lui, sa femme et son fils ont pu échapper aux vagues à temps.
À côté de lui, Malek qui, comme la plupart des locaux, propose des tours de kayaks aux touristes, a perdu des proches : « Ma maison a été détruite, quinze membres de ma famille sont décédés, ma mère, mon grand-père, mon oncle. Mais les gens ne parlent plus du tsunami, c'est du passé. »
Sur la jetée, où des dizaines de bateaux remplis de touristes arrivent et repartent chaque jour, Luak, un autre rescapé du tsunami, pointe un index sur sa tempe : « Les gens de Koh Phi Phi n'ont pas oublié, ça restera gravé là, à tout jamais (dans nos mémoires, ndlr), personne ne peut oublier. » Il montre du doigt le littoral, ravagé il y a 20 ans : « J'étais là et, après le tsunami, tout ici s'est effondré, effondré et complètement effondré. »
À lire aussiTsunami de 2004: un «électrochoc pour la communauté internationale»
Les locaux inquiets du sur-tourisme
L'île, dont 70% des bâtiments furent engloutis après le tsunami, est aujourd'hui entièrement reconstruite. Entre deux baies, où sont concentrées les infrastructures touristiques, quelques panneaux d'évacuation en cas de tsunami se fondent dans un paysage qui incarne désormais le sur-tourisme.
Dans ce brouhaha permanent, on entend le tintamarre des valises à roulettes des milliers de touristes qui déambulent entre les hôtels, bungalows, restaurants, bars, salons de tatouages et boutiques de cannabis.
Suwat est remonté contre ces constructions à n'en plus finir : « Il y a trop de bâtiments, trop de gens, ce n'est pas si bien, (et si cela continue), ce sera bientôt la fin de Koh Phi Phi, adieu le paradis de Phi Phi, car il y a trop de monde, trop de tout. »
Sous-entendu, l'homme craint le désastre écologique induit par ce tourisme effréné.
À lire aussiTsunamis, une menace planétaire
24 episoder
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Il y a deux décennies, au lendemain de Noël, un tsunami a touché de plein fouet l'archipel de Koh Phi Phi, dans la province de Krabi, au sud de la Thaïlande. Dans le royaume qui a recensé plus de 5 000 morts, la douleur des locaux, qui ont survécu et perdu des proches, est encore là. Certains survivants s'inquiètent, par ailleurs, du tourisme effréné qui frappe l’île aujourd’hui, trop reconstruite à leurs goûts.
De notre correspondant en Thaïlande,
Sur un bateau transportant des touristes en direction de Koh Phi Phi, seuls les Thaïlandais, culturellement superstitieux, enfilent un gilet de sauvetage. Dans cet archipel touristique du sud de la Thaïlande, dévasté il y a 20 ans par le pire tsunami du XXIe siècle, les traumatismes persistent.
À l'intérieur d'une cabane en bois perchée sur le point culminant de l'île, loin de la mer, Pin vend du jus de coco aux touristes venus admirer la vue. « Je travaille là parce que j'ai toujours peur du tsunami, on ne sait jamais ce qui peut arriver. En bas, je ne me sens pas en sécurité », confie-t-elle.
Le 26 décembre 2004, sa petite sœur, qui n'avait pas encore 20 ans, fut emportée par les vagues. « Chaque jour, elle me manque », répète Pin.
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Le tsunami toujours dans les mémoires des locaux
Sur une plage bondée de Koh Phi Phi, Suwat, un survivant, se souvient d'une scène : « Quand la mer s'est retirée, une Japonaise a hurlé "Tsunami ! Tsunami !" Peu de gens l'ont prise au sérieux, car ici, contrairement aux Japonais, on ne savait pas ce que cela voulait dire. » Lui, sa femme et son fils ont pu échapper aux vagues à temps.
À côté de lui, Malek qui, comme la plupart des locaux, propose des tours de kayaks aux touristes, a perdu des proches : « Ma maison a été détruite, quinze membres de ma famille sont décédés, ma mère, mon grand-père, mon oncle. Mais les gens ne parlent plus du tsunami, c'est du passé. »
Sur la jetée, où des dizaines de bateaux remplis de touristes arrivent et repartent chaque jour, Luak, un autre rescapé du tsunami, pointe un index sur sa tempe : « Les gens de Koh Phi Phi n'ont pas oublié, ça restera gravé là, à tout jamais (dans nos mémoires, ndlr), personne ne peut oublier. » Il montre du doigt le littoral, ravagé il y a 20 ans : « J'étais là et, après le tsunami, tout ici s'est effondré, effondré et complètement effondré. »
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L'île, dont 70% des bâtiments furent engloutis après le tsunami, est aujourd'hui entièrement reconstruite. Entre deux baies, où sont concentrées les infrastructures touristiques, quelques panneaux d'évacuation en cas de tsunami se fondent dans un paysage qui incarne désormais le sur-tourisme.
Dans ce brouhaha permanent, on entend le tintamarre des valises à roulettes des milliers de touristes qui déambulent entre les hôtels, bungalows, restaurants, bars, salons de tatouages et boutiques de cannabis.
Suwat est remonté contre ces constructions à n'en plus finir : « Il y a trop de bâtiments, trop de gens, ce n'est pas si bien, (et si cela continue), ce sera bientôt la fin de Koh Phi Phi, adieu le paradis de Phi Phi, car il y a trop de monde, trop de tout. »
Sous-entendu, l'homme craint le désastre écologique induit par ce tourisme effréné.
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