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Cisjordanie: à Bethléem, un Noël sans joie et sans touristes
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En cette veille de Noël pour les chrétiens, reportage à Bethléem, en Cisjordanie occupée, où l'atmosphère n'est pas vraiment à la fête. La ville où, selon la croyance, Jésus serait né, est sinistrée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023. Des hôtels fermés, faute de clients, quasiment aucun pèlerin, et une population locale qui sombre dans la pauvreté.
De notre envoyé spécial à Bethléem,
Devant la basilique de la Nativité, quelques pèlerins venus d'Asie, une dizaine tout au plus.
Nadim tient une boutique de souvenirs transmise de génération en génération depuis 200 ans. « Cette année, Bethléem est triste ! Nous n'avons aucun touriste. Regardez, il n'y a même pas de décorations dans Bethléem. Ça ne ressemble vraiment pas à l'ambiance de Noël », se désole l'homme.
Conséquence, sur les 80 hôtels que compte la ville, seuls 22 sont ouverts. Elais Arja dirige l'établissement Bethléem, presque désert. Il nous raconte le déclin des clients : « La crise a commencé avec le Covid, on a été fermé pendant deux ans. Puis, on a ouvert quelques mois seulement. Et depuis maintenant 445 jours et le début de la guerre, on a dû fermer à nouveau faute de visiteurs. J'ai 400 chambres à 50 dollars la nuit ici. Ça fait plus de 8 millions de pertes ! ».
« Par rapport à une année normale, nous n'accueillons que 2% de touristes. Chaque jour, le manque à gagner est d'un million et demi de dollars pour la ville de Bethléem avec les hôtels, les restaurants, les souvenirs », s'inquiète Majed Israk, adjoint du ministre palestinien du Tourisme, qui nous raconte la situation catastrophique de l'économie du tourisme à Bethléem.
« Un tiers des habitants de Bethléem n'a aucun revenu »
Plus grave encore, des dizaines de milliers d'habitants se retrouvent sans travail. « 8 000 employés vivaient du tourisme, et plus de 10 000 travaillaient en Israël, dans le bâtiment notamment. Mais depuis le 7-Octobre, ils n'ont plus le droit de passer la frontière. Aujourd'hui, un tiers des habitants de Bethléem n'a aucun revenu ! », rajoute Majed Israk.
Il suffit de se rendre au marché, à l'autre bout de la ville, pour percevoir cette pauvreté galopante. Mai y fait ses courses avec ses trois enfants.
« Même les produits essentiels, il y en a beaucoup que je n'achète pas, car nous n'avons plus les moyens. Mon mari ne travaille plus depuis le début de la guerre. Il était employé en Israël », raconte la mère de famille.
Alors à Bethléem, les initiatives se multiplient. Le père Laurent, membre de la communauté apostolique salésienne, est responsable d'une boulangerie solidaire. Il nous explique ce qui a changé : « Au début, la boulangerie a été créée pour les pauvres de la région de Bethléem, on aidait 50 familles. Mais depuis le début de la guerre, on aide entre 120 et 130 familles et on donne la moitié de notre pain aux bonnes œuvres. En échange de plusieurs pains par jour, les familles paient un montant symbolique comme 5 euros par mois ».
Dans une rue près de la Nativité, un chrétien palestinien nous confie son vœu le plus cher pour Noël : « La paix, la paix, la paix, et encore la paix ! ».
À lire aussiGaza: à Bethléem, un voile de tristesse enveloppe les célébrations de Noël 2023
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En cette veille de Noël pour les chrétiens, reportage à Bethléem, en Cisjordanie occupée, où l'atmosphère n'est pas vraiment à la fête. La ville où, selon la croyance, Jésus serait né, est sinistrée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023. Des hôtels fermés, faute de clients, quasiment aucun pèlerin, et une population locale qui sombre dans la pauvreté.
De notre envoyé spécial à Bethléem,
Devant la basilique de la Nativité, quelques pèlerins venus d'Asie, une dizaine tout au plus.
Nadim tient une boutique de souvenirs transmise de génération en génération depuis 200 ans. « Cette année, Bethléem est triste ! Nous n'avons aucun touriste. Regardez, il n'y a même pas de décorations dans Bethléem. Ça ne ressemble vraiment pas à l'ambiance de Noël », se désole l'homme.
Conséquence, sur les 80 hôtels que compte la ville, seuls 22 sont ouverts. Elais Arja dirige l'établissement Bethléem, presque désert. Il nous raconte le déclin des clients : « La crise a commencé avec le Covid, on a été fermé pendant deux ans. Puis, on a ouvert quelques mois seulement. Et depuis maintenant 445 jours et le début de la guerre, on a dû fermer à nouveau faute de visiteurs. J'ai 400 chambres à 50 dollars la nuit ici. Ça fait plus de 8 millions de pertes ! ».
« Par rapport à une année normale, nous n'accueillons que 2% de touristes. Chaque jour, le manque à gagner est d'un million et demi de dollars pour la ville de Bethléem avec les hôtels, les restaurants, les souvenirs », s'inquiète Majed Israk, adjoint du ministre palestinien du Tourisme, qui nous raconte la situation catastrophique de l'économie du tourisme à Bethléem.
« Un tiers des habitants de Bethléem n'a aucun revenu »
Plus grave encore, des dizaines de milliers d'habitants se retrouvent sans travail. « 8 000 employés vivaient du tourisme, et plus de 10 000 travaillaient en Israël, dans le bâtiment notamment. Mais depuis le 7-Octobre, ils n'ont plus le droit de passer la frontière. Aujourd'hui, un tiers des habitants de Bethléem n'a aucun revenu ! », rajoute Majed Israk.
Il suffit de se rendre au marché, à l'autre bout de la ville, pour percevoir cette pauvreté galopante. Mai y fait ses courses avec ses trois enfants.
« Même les produits essentiels, il y en a beaucoup que je n'achète pas, car nous n'avons plus les moyens. Mon mari ne travaille plus depuis le début de la guerre. Il était employé en Israël », raconte la mère de famille.
Alors à Bethléem, les initiatives se multiplient. Le père Laurent, membre de la communauté apostolique salésienne, est responsable d'une boulangerie solidaire. Il nous explique ce qui a changé : « Au début, la boulangerie a été créée pour les pauvres de la région de Bethléem, on aidait 50 familles. Mais depuis le début de la guerre, on aide entre 120 et 130 familles et on donne la moitié de notre pain aux bonnes œuvres. En échange de plusieurs pains par jour, les familles paient un montant symbolique comme 5 euros par mois ».
Dans une rue près de la Nativité, un chrétien palestinien nous confie son vœu le plus cher pour Noël : « La paix, la paix, la paix, et encore la paix ! ».
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