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Ce qui ne fait plus rire: quand l'humour blesse et discrimine [3/5]
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Suite de notre série sur le rire aujourd'hui. Ou plutôt, ce qui ne fait plus rire. Imiter un accent, se peindre le visage en noir, s'étirer les yeux pour imiter une personne asiatique... Des mots ou des comportements qui étaient auparavant normalisés et qui déclenchaient parfois le rire. Ces comportements n'ont aujourd'hui pas complètement disparu, mais la nouvelle génération, plus éveillée, veut sensibiliser et tenter de les faire disparaitre. Sur TikTok, qui compte plus de 1,5 milliard d’utilisateurs, ces comportements sont encore très présents et très relayés. Alors sur ces mêmes réseaux, d'autres voix s’élèvent pour les dénoncer et tenter d'éduquer les jeunes.
Sur TikTok, ces jeunes dénoncent les blagues racistes qu'ils subissent et voient sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Sid, militante engagée sur les questions de discriminations. « Je ne sais pas jusqu'à quelle année on va devoir le dire. Ça n'a jamais été drôle. Et ça ne sera jamais drôle 400 ans d'esclavage ». Elle est éducatrice spécialisée, et sur les réseaux, une partie de son travail est de dénoncer blagues et comportements racistes.
« C’est mon quotidien, chaque jour, honnêtement, j’ai entre une vingtaine et une cinquantaine d'identifications sur des propos. Je n’ai même pas de qualificatif, mais qui sont discriminants, et sur tous les réseaux sociaux, donc ça commence à faire du monde. »
Ces blagues racistes pullulent, et surtout, elles ne sont pas contrôlées par les réseaux sociaux.
L'inaction des plateformes de réseaux sociaux
« On va signaler auprès des plateformes et les plateformes ne feront rien. Moi, j’ai essayé par exemple hier matin, quatre fois, de signaler une vidéo ou une personne se grimait en noir, donc black face, et la fille en question explique que c’est de l’humour, qu’on se déguise en Bob Marley, puis on continue. Le réseau social ne supprime pas. La personne ne se remet pas en question. Elle fait de la visibilité dessus. Mais qu’est-ce qu’il se passe en fait ? »
Et, plus une vidéo est visionnée, plus elle rapporte d'argent à son créateur.
« Comment j’explique à un adolescent que ça ne se fait pas si derrière il se rend compte qu’il va se faire 1 000 euros avec une vidéo où il discrimine des femmes, où il discrimine des personnes noires. La visibilité égale de l’argent, et il y a de gens qui sont prêts et prêtes à tout, et on se retrouve avec une espèce de concours de qui a la plus horrible blague, des références avec les camps. Moi, ça me choque. »
Alors avec son franc-parler, une touche de sarcasme et pas mal de pédagogie, elle pointe les blagues, interpelle les auteurs et explique à ses milliers d'abonnés pourquoi elles sont dénigrantes et blessantes.
À lire aussiÉtats-Unis: des Afro-Américains ciblés par des SMS et des e-mails racistes
Rire des discriminations, non
Ici, c'est sur la question des déguisements que Sid se penche sur ses réseaux sociaux. « Même si les gens disent que c’est trop, que c’est fatigant, qu’il y en aura toujours, que de toute façon c’est de l’humour, qu’on ne peut plus rien dire, c’est pas grave, je m’en fiche. Je sais qu’il y a toujours une personne qui peut-être se sera construite en disant "ah ok, effectivement ce n’est pas normal" et rien que pour ça, je pense qu’il faut le faire. On met plus d'énergie sur les jeunes. Et si on peut leur laisser quelque chose de respectueux, c'est mieux. » Sid en est convaincue.
« On peut clairement rigoler de pleins de choses. On peut rigoler de notre coupe de cheveux ratée chez le coiffeur. Il y a plein de choses marrantes dans la vie, sans avoir besoin de tacler une discrimination ou en étant blessant quoi. En tout cas, moi, j'y crois. C'est ce qu'il me reste, l'espoir de toute façon. » lâche-t-elle en riant.
À lire aussiFrance: le difficile quotidien des livreurs à vélo victimes de racisme et autres discriminations
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Suite de notre série sur le rire aujourd'hui. Ou plutôt, ce qui ne fait plus rire. Imiter un accent, se peindre le visage en noir, s'étirer les yeux pour imiter une personne asiatique... Des mots ou des comportements qui étaient auparavant normalisés et qui déclenchaient parfois le rire. Ces comportements n'ont aujourd'hui pas complètement disparu, mais la nouvelle génération, plus éveillée, veut sensibiliser et tenter de les faire disparaitre. Sur TikTok, qui compte plus de 1,5 milliard d’utilisateurs, ces comportements sont encore très présents et très relayés. Alors sur ces mêmes réseaux, d'autres voix s’élèvent pour les dénoncer et tenter d'éduquer les jeunes.
Sur TikTok, ces jeunes dénoncent les blagues racistes qu'ils subissent et voient sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Sid, militante engagée sur les questions de discriminations. « Je ne sais pas jusqu'à quelle année on va devoir le dire. Ça n'a jamais été drôle. Et ça ne sera jamais drôle 400 ans d'esclavage ». Elle est éducatrice spécialisée, et sur les réseaux, une partie de son travail est de dénoncer blagues et comportements racistes.
« C’est mon quotidien, chaque jour, honnêtement, j’ai entre une vingtaine et une cinquantaine d'identifications sur des propos. Je n’ai même pas de qualificatif, mais qui sont discriminants, et sur tous les réseaux sociaux, donc ça commence à faire du monde. »
Ces blagues racistes pullulent, et surtout, elles ne sont pas contrôlées par les réseaux sociaux.
L'inaction des plateformes de réseaux sociaux
« On va signaler auprès des plateformes et les plateformes ne feront rien. Moi, j’ai essayé par exemple hier matin, quatre fois, de signaler une vidéo ou une personne se grimait en noir, donc black face, et la fille en question explique que c’est de l’humour, qu’on se déguise en Bob Marley, puis on continue. Le réseau social ne supprime pas. La personne ne se remet pas en question. Elle fait de la visibilité dessus. Mais qu’est-ce qu’il se passe en fait ? »
Et, plus une vidéo est visionnée, plus elle rapporte d'argent à son créateur.
« Comment j’explique à un adolescent que ça ne se fait pas si derrière il se rend compte qu’il va se faire 1 000 euros avec une vidéo où il discrimine des femmes, où il discrimine des personnes noires. La visibilité égale de l’argent, et il y a de gens qui sont prêts et prêtes à tout, et on se retrouve avec une espèce de concours de qui a la plus horrible blague, des références avec les camps. Moi, ça me choque. »
Alors avec son franc-parler, une touche de sarcasme et pas mal de pédagogie, elle pointe les blagues, interpelle les auteurs et explique à ses milliers d'abonnés pourquoi elles sont dénigrantes et blessantes.
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Rire des discriminations, non
Ici, c'est sur la question des déguisements que Sid se penche sur ses réseaux sociaux. « Même si les gens disent que c’est trop, que c’est fatigant, qu’il y en aura toujours, que de toute façon c’est de l’humour, qu’on ne peut plus rien dire, c’est pas grave, je m’en fiche. Je sais qu’il y a toujours une personne qui peut-être se sera construite en disant "ah ok, effectivement ce n’est pas normal" et rien que pour ça, je pense qu’il faut le faire. On met plus d'énergie sur les jeunes. Et si on peut leur laisser quelque chose de respectueux, c'est mieux. » Sid en est convaincue.
« On peut clairement rigoler de pleins de choses. On peut rigoler de notre coupe de cheveux ratée chez le coiffeur. Il y a plein de choses marrantes dans la vie, sans avoir besoin de tacler une discrimination ou en étant blessant quoi. En tout cas, moi, j'y crois. C'est ce qu'il me reste, l'espoir de toute façon. » lâche-t-elle en riant.
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