Podcast – La banalisation des armes à feu
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Les chiffres sont inquiétants. En 2009, le Congrès estimait que 310 millions d’armes à feu étaient détenues par des civils aux Etats-Unis, soit plus d’une par habitant. Les meurtres commis à l’aide de telles armes s’élevaient à plus de 11.000 l’année suivante auxquels s’ajoutaient 19.000 suicides par ce moyen.
Le massacre de vingt enfants et six adultes perpétré par un jeune homme dans l’école élémentaire de Newtown dans le Connecticut en décembre a ranimé le débat sur la détention, la vente et l’acquisition des armes à feu dans le pays. Réélu en novembre, Barack Obama tente d’imposer un renforcement des contrôles mais se heurte à l’opposition d’élus et d’électeurs qui estiment que la détention d’armes garantie par le deuxième amendement de la Constitution est un droit imprescriptible.
Dans ce deuxième podcast de l’année, Joël, Benjamin, Sébastien et Marjolaine se penchent sur cette question de la représentation des armes dans les séries. Elles y sont si fréquemment montrées qu’elles semblent être devenues une composante naturelle et banale de l’histoire.
L’habillage musical:
00:00: Cyprien a beau être un grand amateur de jeux vidéo, ça ne l’empêche pas de relever les invraisemblances sur lesquelles sont prêts à fermer les yeux certains éditeurs pour immerger les gamers dans leurs univers !
02:41: Le Président Obama revient sur les nombreuses tragédies ayant récemment touché son pays après la fusillade de l’école primaire de Sandy Hook (Connecticut), qui a coûté la vie à 20 enfants et 6 adultes :
Notre pays a connu trop de drames de la sorte. Que ce soit une école primaire à Newton, un centre commercial dans l’Oregon, un temple dans le Wisconsin, un cinéma à Aurora, un coin de rue à Chicago… Ces quartiers sont nos quartiers, ces enfants sont nos enfants. Nous allons devoir nous serrer les coudes et prendre des mesures significatives pour empêcher de telles tragédies de se reproduire, quel que soit notre bord politique.
08:53: Hans Gruber (Alan Rickman) apprend à faire connaissance avec John McClane (Bruce Willis) dans le premier volet de la franchise Die Hard : Piège de Cristal, sorti en salles en 1988.
14:38: Walter White révèle la face la plus sombre de sa personnalité à son épouse terrifiée, Skyler, dans un épisode charnière de la saison 4 de Breaking Bad, intitulé Cornered :
As-tu la moindre idée de l’argent que je peux me faire à l’année ? Même si je te le disais, tu n’y croirais pas. Sais-tu ce qui se passerait si je décidais subitement d’arrêter de bosser ? Un business, assez énorme pour être coté au NASDAQ, s’effondrerait, disparaîtrait. Sans moi, il cesserait d’exister. Non, tu ignores clairement de quoi tu parles. Eh bien, laisse-moi éclairer ta lanterne. Je ne suis pas en danger, Skyler. Je suis le danger ! Quand un type ouvre sa porte et se fait tirer dessus, tu m’imagines à sa place ? Détrompe-toi. Celui qui frappe à la porte, c’est moi !
20:39: Le générique de Klass – Elu pärast, une série estonienne de 7 épisodes diffusée entre novembre et décembre 2010 sur la chaîne ETV. L’intégralité de la série est disponible en version originale sous-titrée sur la VoD d’Eurochannel.
25:51: Ian Johnson pointe un pistolet sur la tête de la mystérieuse Jessica Hyde dans le thriller conspirationniste Utopia (Channel 4), sur un score musical de Cristobal Tapia de Veer :
– Je m’appelle Jessica Hyde. Suivez-moi, ou vous mourrez tous.
– Qui êtes-vous ? Que se passe-t-il ?
– Ian, ne pointe pas ce flingue sur moi.
– Comment tu connais mon nom ?
– Jessica Hyde…
– Wilson. C’est eux qui t’ont fait ça. […] Il faut que nous partions. Maintenant.
– On ne partira nulle part tant que tu ne nous auras pas dit qui tu es, comment tu connais mon nom et ce que signifie ce putain de bordel !
– Ian, tu ne pourras pas me tirer dessus.
– Ah ouais ? Tu risques de déchanter, « Jess »…
– Non, vraiment. Tu as oublié de retirer le cran de sûreté.
35:16: Michael Moore emmène Charlton Heston, à l’époque président de la NRA (National Rifle Association), sur un terrain glissant dans son documentaire Bowling for Columbine (2002), qui revenait sur l’usage des armes à feu aux États-Unis trois ans après la fusillade du lycée de Columbine :
– Je pense que l’Amérique a beaucoup de sang sur les mains.
– Et l’Allemagne, alors ? Et la Grande-Bretagne ?
– Pas autant, à mon avis.
– Les Allemands ont moins de sang sur les mains que nous ?!
– Si, effectivement…
– Et les Anglais, alors ? Ils ont dominé le monde pendant 300 ans à coups de fusils ! […] Vous n’avez aucune opinion sur les raisons qui poussent notre pays à être le seul à subir autant de tueries par armes à feu ?
– Eh bien, disons que notre pays est plus métissé que les autres…
38:41: Alex expose son plan diabolique à son copain Eric dans le film Elephant, inspiré du drame de Columbine. Ce second opus de la Death Trilogy de Gus Van Sant (entre Gerry et Last Days) a été récompensé de la Palme d’Or au Festival de Cannes de 2003 :
On se gare là, et on passe par l’entrée sud. On accélère le mouvement, les premières explosions résonnent dans la cafétéria. On chope les gamins qu’on croise en traversant l’aile est. Ensuite, d’autres explosions surviennent dans le gymnase et dans la salle de musique. À ce moment-là, des gamins s’enfuient dans tous les sens et on les chope, un par un. Surtout, éclate-toi, mec !
45:24: En 1966, Nancy Sinatra reprend une chanson de Cher intitulée Bang Bang (My Baby Shot Me Down). Moins connue, cette version refera surface en 2003 grâce au premier volet du diptyque de Quentin Tarantino, Kill Bill, dont elle ouvre la bande originale.
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