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Et l’incurie n’en finit pas de tuer

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À Madagascar, ces derniers jours de l’année ont été marqués par un deuil terrible : 85 morts dans le naufrage d’un cargo, dans le nord-est de la Grande-île. Que penser des déclarations des mouvements de la société civile, qui insistent sur la responsabilité des autorités, qui ne veilleraient pas assez au contrôle de ces ports ?

À Madagascar, en RDC et partout, en Afrique, où l’on meurt aussi facilement, en si grand nombre, et pour d’aussi coupables motifs, il y a presque toujours l’irresponsabilité de certains, et parfois, cette irresponsabilité vient se greffer sur la cupidité. Ces personnes sont victimes de gens qui voulaient, ou avaient peut-être même l’habitude de prospérer sur les risques qu’ils font courir aux autres.

Dans un pays normal, lorsqu’un tel drame survient, la justice remonte toute la chaîne de responsabilités et, qu’ils aient failli par négligence, par incompétence, ou par cupidité, personne n’échappe au glaive de la justice. Évidemment, en Afrique, on a toujours tendance à se tourner en premier vers le chef de l’État, lorsque surviennent de tels drames. Sauf qu’un chef d’État ne s’occupe pas de l’embarquement dans chaque port, surtout dans un pays qui en compte treize à dix-sept, peut-être même plus.

À moins que ce ne soit parce que le chef de l’État, souvent en Afrique, s’occupe de tout, se mêle de tout, y compris du choix des personnes qui doivent diriger les plus petites entités.

À lire aussi : Madagascar: journée de deuil national après le naufrage meurtrier d’un bateau cargo

Le fléau de la corruption

La première personne à interpeller, ici, est le responsable du port d’où n’auraient pas dû embarquer ces passagers. Et même s’il cherchait à se décharger sur ses collaborateurs, sa mission est de veiller à ce que ses subordonnés n’utilisent pas leur position pour d’aussi criminels trafics. Vient ensuite le capitaine du cargo. Qu’il ait survécu ou pas, il est responsable, avec l’armateur, qui voudra sans doute se désolidariser des petites initiatives personnelles de son capitaine.

Il se trouve que presque partout où surviennent de tels drames, il y a toujours un fonctionnaire, un employé qui cherche à utiliser sa position pour s'enrichir, au mépris de la vie de plus démunis. Pour fermer les yeux et laisser ce navire voguer vers ce tragique naufrage, il a fallu que certains aient été corrompus, avec l’argent versé par les naufragés, justement.

C’est d’autant plus révoltant que ces saisonniers, généralement, travaillent seulement quelques semaines, par an, pour rapporter à leurs familles ce qu’il faut pour survivre.

La responsabilité de la justice

Davantage que ces honneurs posthumes, c’est la rigueur dissuasive de la loi qui fera cesser ces trafics criminels. Aucun de ceux qui ont pris part, d’une manière ou d’une autre à ce business ne doit être épargné : le capitaine du cargo, s’il est en vie ; l’armateur ; le directeur du port de départ et ses éventuels collaborateurs qui auraient initié ce trafic ou auraient perçu leur part du butin, pour l’autoriser. Même les rabatteurs qui ont attiré les passagers dans cette funeste croisière.

C’est ici qu’intervient la responsabilité des juges, et elle appelle beaucoup de vigilance. Car, dans certains pays du continent, un tel dossier a vite fait de s’évanouir dans la nature, parce que des magistrats préfèrent déshonorer leur robe, pour se constituer une fortune personnelle, plutôt que de dire le droit, de rendre justice. Surtout lorsque les victimes sont, comme ces travailleurs saisonniers, d’humbles citoyens, sans soutien aucun, alors que l’armateur, lui, peut s’aligner sur le tarif du juge pour, avec son obole, éteindre toute l’affaire. Si affaire il y a.

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À Madagascar, en RDC et partout, en Afrique, où l’on meurt aussi facilement, en si grand nombre, et pour d’aussi coupables motifs, il y a presque toujours l’irresponsabilité de certains, et parfois, cette irresponsabilité vient se greffer sur la cupidité. Ces personnes sont victimes de gens qui voulaient, ou avaient peut-être même l’habitude de prospérer sur les risques qu’ils font courir aux autres.

Dans un pays normal, lorsqu’un tel drame survient, la justice remonte toute la chaîne de responsabilités et, qu’ils aient failli par négligence, par incompétence, ou par cupidité, personne n’échappe au glaive de la justice. Évidemment, en Afrique, on a toujours tendance à se tourner en premier vers le chef de l’État, lorsque surviennent de tels drames. Sauf qu’un chef d’État ne s’occupe pas de l’embarquement dans chaque port, surtout dans un pays qui en compte treize à dix-sept, peut-être même plus.

À moins que ce ne soit parce que le chef de l’État, souvent en Afrique, s’occupe de tout, se mêle de tout, y compris du choix des personnes qui doivent diriger les plus petites entités.

À lire aussi : Madagascar: journée de deuil national après le naufrage meurtrier d’un bateau cargo

Le fléau de la corruption

La première personne à interpeller, ici, est le responsable du port d’où n’auraient pas dû embarquer ces passagers. Et même s’il cherchait à se décharger sur ses collaborateurs, sa mission est de veiller à ce que ses subordonnés n’utilisent pas leur position pour d’aussi criminels trafics. Vient ensuite le capitaine du cargo. Qu’il ait survécu ou pas, il est responsable, avec l’armateur, qui voudra sans doute se désolidariser des petites initiatives personnelles de son capitaine.

Il se trouve que presque partout où surviennent de tels drames, il y a toujours un fonctionnaire, un employé qui cherche à utiliser sa position pour s'enrichir, au mépris de la vie de plus démunis. Pour fermer les yeux et laisser ce navire voguer vers ce tragique naufrage, il a fallu que certains aient été corrompus, avec l’argent versé par les naufragés, justement.

C’est d’autant plus révoltant que ces saisonniers, généralement, travaillent seulement quelques semaines, par an, pour rapporter à leurs familles ce qu’il faut pour survivre.

La responsabilité de la justice

Davantage que ces honneurs posthumes, c’est la rigueur dissuasive de la loi qui fera cesser ces trafics criminels. Aucun de ceux qui ont pris part, d’une manière ou d’une autre à ce business ne doit être épargné : le capitaine du cargo, s’il est en vie ; l’armateur ; le directeur du port de départ et ses éventuels collaborateurs qui auraient initié ce trafic ou auraient perçu leur part du butin, pour l’autoriser. Même les rabatteurs qui ont attiré les passagers dans cette funeste croisière.

C’est ici qu’intervient la responsabilité des juges, et elle appelle beaucoup de vigilance. Car, dans certains pays du continent, un tel dossier a vite fait de s’évanouir dans la nature, parce que des magistrats préfèrent déshonorer leur robe, pour se constituer une fortune personnelle, plutôt que de dire le droit, de rendre justice. Surtout lorsque les victimes sont, comme ces travailleurs saisonniers, d’humbles citoyens, sans soutien aucun, alors que l’armateur, lui, peut s’aligner sur le tarif du juge pour, avec son obole, éteindre toute l’affaire. Si affaire il y a.

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