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Côte d'Ivoire: lutte contre la déforestation à Bonon, un bras de fer entre l'État et les planteurs
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La Côte d’Ivoire a la lutte contre la déforestation comme priorité nationale, l'a-t-elle rappelé pendant la COP29 à Bakou. Le pays a pour objectif de restaurer jusqu’à 20 % de son couvert forestier de son territoire d'ici à 2030. Pour cela, les autorités luttent notamment contre les cultivateurs installés illégalement dans les forêts classées, les aires protégées et les parcs nationaux. C'est le cas dans la forêt de Bouaflé, dans le centre du pays. Près de la localité de Bonon, la Société d'État chargée du développement des forêts Sodefor a commencé à évacuer les planteurs auparavant tolérés.
De notre envoyé spécial dans la région de Bouaflé,
Autour de la piste qui mène vers des parcelles, la forêt n’est en fait qu’une succession de plantations : cacaoyers, hévéas, bananiers. Guessan Kouamé travaillait dans ces terres depuis ses 14 ans. Mais il y a deux mois, les garde-forestiers ont détruit sa maison : « C'est une maison de six pièces. J'y ai habité 50 ans, j'y suis arrivé en 1978 », raconte-t-il.
Guessan était le chef de Deux-Côtes, un petit village réduit à un amas de gravats et de tôles froissées. Seul vestige : une pompe à eau installée il y a quatre ans, avec l’aide du Conseil café-cacao. Guessan Kouamé dit avoir tout perdu : « Aujourd'hui, on doit tout arrêter. Cela fait deux mois, au moins, que je ne gagne plus un centime », explique-t-il.
Deux-Côtes fait partie d’une douzaine de campements rasés mi-septembre. C’est également le cas de Tenge Koffikro, où se trouvait une école primaire. Pour le moment suspendue, l’opération de la Sodefor est rejetée par Constant, l’un des planteurs. « Nous sommes installés depuis longtemps ici, la déforestation ce sont nos parents qui avaient fait cela, ils ont planté, et comme cela a séché, il n'y a plus de forêt, c'est de la jachère », explique-t-il.
Sur les images satellites, une quarantaine de campements constellent la zone classée de 20 300 hectares. De la simple baraque, au petit village de 60 cases, ces installations sont entourées de parcelles cultivées.
Pour la Sodefor, les planteurs déciment les restes de forêt naturelle et les parcelles reboisées. Une cinquantaine d’agents ont été déployés pour évaluer les surfaces déforestées, entre autres. Le lieutenant Salim Konaté gère la forêt au nom de la Sodefor.
Lui souhaite que l’évacuation aille jusqu’au bout : « Aujourd'hui, la forêt classée de Bouaflé est dans un état très alarmant. L'année dernière, en 2023, nous avons fait 300 hectares de reboisement, mais après la mise en place de ces reboisements, ils ont décimé ces 300 hectares. Cela fait mal. Sans la forêt aujourd'hui, comment fait-on ? Il n'y a plus de vie sans forêt ! », se désole-t-il.
D'ici à 2030, la Côte d’Ivoire a pour objectif de reboiser 100 000 hectares par an.
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La Côte d’Ivoire a la lutte contre la déforestation comme priorité nationale, l'a-t-elle rappelé pendant la COP29 à Bakou. Le pays a pour objectif de restaurer jusqu’à 20 % de son couvert forestier de son territoire d'ici à 2030. Pour cela, les autorités luttent notamment contre les cultivateurs installés illégalement dans les forêts classées, les aires protégées et les parcs nationaux. C'est le cas dans la forêt de Bouaflé, dans le centre du pays. Près de la localité de Bonon, la Société d'État chargée du développement des forêts Sodefor a commencé à évacuer les planteurs auparavant tolérés.
De notre envoyé spécial dans la région de Bouaflé,
Autour de la piste qui mène vers des parcelles, la forêt n’est en fait qu’une succession de plantations : cacaoyers, hévéas, bananiers. Guessan Kouamé travaillait dans ces terres depuis ses 14 ans. Mais il y a deux mois, les garde-forestiers ont détruit sa maison : « C'est une maison de six pièces. J'y ai habité 50 ans, j'y suis arrivé en 1978 », raconte-t-il.
Guessan était le chef de Deux-Côtes, un petit village réduit à un amas de gravats et de tôles froissées. Seul vestige : une pompe à eau installée il y a quatre ans, avec l’aide du Conseil café-cacao. Guessan Kouamé dit avoir tout perdu : « Aujourd'hui, on doit tout arrêter. Cela fait deux mois, au moins, que je ne gagne plus un centime », explique-t-il.
Deux-Côtes fait partie d’une douzaine de campements rasés mi-septembre. C’est également le cas de Tenge Koffikro, où se trouvait une école primaire. Pour le moment suspendue, l’opération de la Sodefor est rejetée par Constant, l’un des planteurs. « Nous sommes installés depuis longtemps ici, la déforestation ce sont nos parents qui avaient fait cela, ils ont planté, et comme cela a séché, il n'y a plus de forêt, c'est de la jachère », explique-t-il.
Sur les images satellites, une quarantaine de campements constellent la zone classée de 20 300 hectares. De la simple baraque, au petit village de 60 cases, ces installations sont entourées de parcelles cultivées.
Pour la Sodefor, les planteurs déciment les restes de forêt naturelle et les parcelles reboisées. Une cinquantaine d’agents ont été déployés pour évaluer les surfaces déforestées, entre autres. Le lieutenant Salim Konaté gère la forêt au nom de la Sodefor.
Lui souhaite que l’évacuation aille jusqu’au bout : « Aujourd'hui, la forêt classée de Bouaflé est dans un état très alarmant. L'année dernière, en 2023, nous avons fait 300 hectares de reboisement, mais après la mise en place de ces reboisements, ils ont décimé ces 300 hectares. Cela fait mal. Sans la forêt aujourd'hui, comment fait-on ? Il n'y a plus de vie sans forêt ! », se désole-t-il.
D'ici à 2030, la Côte d’Ivoire a pour objectif de reboiser 100 000 hectares par an.
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